L'essentiel

  • Un cessez-le-feu, négocié la semaine dernière en présence des Européens, est entré en vigueur dimanche, mais n'était pas respecté à Debaltsevo.
  • Dans cette ville, située entre Louhansk et Donetsk, des centaines de soldats ukrainiens sont encerclés par les prorusses.
  • Plusieurs responsables ukrainiens ont indiqué que les forces de Kiev quittaient la région.

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Les forces militaires ukrainiennes, soldats, chars et véhicules militaires, ont quitté la ville de Debaltsevo, mercredi 18 février, où des combats avec les forces prorusses ont lieu depuis plusieurs jours. Pour la première fois, Kiev a reconnu que les séparatistes qui encerclaient la ville stratégique y étaient entrés et que des centaines de soldats ukrainiens y étaient pris au piège.

 

« Un déblocage de nos militaires est en cours, nous sommes en train de les sortir partiellement de l'encerclement », a confirmé Ilia Kiva, chef adjoint de la police régionale. « Des combats de rue continuent. Il y a eu une petite bataille de chars ».

 

Petro Porochenko, le président de l'Ukraine, qui s'est « envolé pour le front », selon la télévision ukrainienne, a confirmé qu'une grosse majorité des forces présentes à Debaltsevo se retirait. Selon les prorusses, de nombreux soldats ukrainiens ont déposé les armes et se sont rendus. D'autres arrivaient, seuls ou en colonne, à Artemivsk, à une trentaine de kilomètres de Debaltsevo.

 

L'accord de cessez-le-feu signé la semaine dernière prévoyait le début du retrait des armes lourdes dans l'est de l'Ukraine dès mardi. Cette partie de l'accord est restée lettre morte, et les combats ont continué autour de la ville, faisant même craindre la mise en échec de l'accord de Minsk.

 

Pour Sergueï Lavrov, le ministre des affaires étrangères de la Russie, le cessez-le-feu est « observé le long de pratiquement toute la ligne de front » ; « dans quelques secteurs, on est prêt — c'est au moins ce que les milices ont annoncé publiquement — à retirer les armes lourdes. L'exception est le "chaudron" de Debaltsevo », a-t-il fait savoir.

 

A l'inverse, l'OTAN estime que « le refus des séparatistes de respecter le cessez-le-feu menace l'accord » obtenu diplomatiquement. Selon l'Elysée, les dirigeants allemand, français, ukrainien et russe auront une conversation téléphonique mercredi soir.

 

La chef de la diplomatie de l'Union européenne (UE), Federica Mogherini, a demandé à « la Russie et aux séparatistes d'immédiatement et pleinement mettre en œuvre les engagements pris à Minsk ».

 

« L'UE se tient prête à prendre toute action appropriée au cas où les combats et d'autres développements négatifs violant l'accord de Minsk se poursuivraient. »

 

Depuis le début de la semaine, les séparatistes prorusses ne semblaient en effet pas prêts à arrêter les combats tant qu'ils n'auraient pas pris cette ville qu'ils considèrent comme partie intégrante de leur « territoire intérieur ». Ils ont bombardé ce nœud ferroviaire et routier, stratégique car à mi-chemin entre leurs deux grands bastions, Donetsk et Louhansk.

Le Monde